dimanche 21 février 2010

J'écoute pas que du rock

-T'écoutes quoi?...
-Du rap. Du rap français.
-Ah, vu ton style je pensais que c'était du rock!

J'ai l'air d'une rockeuse, d'une petite punk blasée, urbaine, un peu désaxée, désabusée, je me suis auto-condamnée. Mais je vis la gorge serrée, je suis émotive j'ai du mal a réaliser que j'allais porter ma tête au bûcher. Pour qu'on me brûle, sorcière! succube! On m'a vu l'air, je suis forte et insolente, j'ai le rock dans les veines et la rage au ventre. Oui parfois je tremble, je pleure et je rampe. C'est que sous mes faux airs underground, je ne suis qu'une petite fille qui écrit seule dans sa chambre.

Moi j'étais sage, j'allais aux ballets, j'étais pure, je n'acceptais que le respect. Mais j'en voulais à la vie quand j'ai réalisé, quand j'ai admis, que j'avais tout foiré que j'avais tout gâché, j'avais pas compris. Je vivais hors de toute vérité, j'étais une autre j'avais oublié qui j'étais. Y'avait le Diable a mon oreille il chuchotait. Il me murmurait des choses horribles, j'agonisais. Il voulait semer le doute et je doutais. Je suis sceptique, oui je le reconnais, je voulais du concret si c'est pas scientifique c'est certainement pas vrai. Et j'ai douté, j'ai changé et j'ai cessé d'avancer. Pourtant la vie me souriait, les signes pleuvaient, j'étais aveugle, on me brouillait les ondes. Tout ce qu'on m'envoyait, je le taisais. Sans le savoir, j'ai vécu dans la honte. Celle de ne pas avoir entendu, de ne pas avoir vu, d'avoir marché dans les rues sans ouvrir les yeux, j'avais perdu l'ouïe, le toucher, la vue.

Moi je rêvais de romance, de prince, d'un alter-ego sur ma balance. Mais je sais pas aimer, j'ai fermé mon cœur puis j'ai sombré. Au jour le jour défiant la mort, la côtoyant, elle. Elle flottait sur ma conscience dans mon âme, je l'avais dans la main ma romance. Mais j'ai perdu. Trop attendu j'ai eu peur, j'ai pas crié je me suis tue. Mon silence revêtait l'arrogance, l'insouciance, comme l'animal blessé, condamné a souffrir a mourir, qui cesse de lutter. Comme on dit "les oiseaux se cachent pour mourir" t'as pas compris? Je me cachais derrière mes rires, je jalousais, les moments de délires je les vivais, je les expirais d'un soupir. Les larmes aux yeux, j'aurais voulu mourir plutôt que de dire dignement adieu. J'aurais voulu mourir.

Je me suis présentée dans mon sanctuaire sacré, dans cette ville, celle que j'ai tant aimé, pour la revoir, pour venir lui dire. Lui livrer ma dernière bataille, j'ai pas tout dit, je me croyais pas de taille mais j'ai pas tout crié! Car oui c'est vrai, je crie parfois quand je l'écoute mon rock, mes pop et puis mon punk. Quand je l'écoute, ma douce musique violente, quand je saute, quand je danse, quand je bouscule tous mes sens. Quand la guitare devient plus lente moi je danse, j'arrête pas je danse, je veux pas que l'on voit que je tremble. Je ne suis pas elle, je bondis comme une sauterelle, sur la piste. Je n'aime pas l'indécence et je le crie, je libère ma violence. Quand j'atterris, j'amortis au Cabrel, quand vient la nuit, je rêve de tour Eiffel.

Mais Montréal m'a eue encore une fois je pense, j'ai pas tout vu, on m'a redonné confiance. J'étais une cause perdue, sans foi sans espérance, mais malgré tout, malgré mon costume de créature sombre et mystérieuse, quelqu'un m'a vu et m'a aidé a comprendre. Et puis j'ai lu, j'ai commencé a comprendre, réalisé que je pouvais me défendre. Et j'y ai cru, j'éteins une ignorance. Je voulais pas le voir, je voulais pas y croire. Si je pouvais pas le voir je ne pouvais pas le croire. Mais je sais plus, j'ai été si longtemps convaincue de SON absence, qu'IL ne pouvait pas exister. J'ai douté de SA présence. C'était pour moi une évidence mais ils sont la encore les esprits, les génies du mal. Ils sont la et ils chuchotent maintenant sans cohérence. Ils s'évertuent a me faire redescendre, ils me rappellent sans cesse mes regrets mes égards de conscience.Tous ces regrets collés, pendus aux murs d'une chambre. Quand je me saoulais la nuit, avec mon frère d'âme, mon frère tendre. Quand je riais avec lui je ne voulais pas redescendre. Il m'a aidé il m'a sourit. C'était mon premier signe de LUI, il l'a mis sur ma route, un premier signe de vie. On éloignait la démence ensemble, mon ami, je sus restée juste assez forte grâce a lui. Juste assez forte pour me rendre ici. Pour me rendre au bout de ma vie, renaître de mes nuits, accepter SA clémence. IL me cherchait, je l'ai trouvé, je l'espère comme une chance. Apprendre, renaître de mes cendres, attendre la providence. A bout de souffle, a bout de nerfs, existe-il une renaissance?

Je veux y croire, je doute encore, je garde mon image de fille hardcore. Mais le doute a semé le doute a mes doutes. Mes diables, il s'éloignent et ils saignent, ils se plaignent je le sais ils m'aiment. Je leur offre un décor parfait, ils se plaisent ici, a pleurer sur mon sort. Mais ils pleurent "elle" pas moi, je reprends possession de mon corps. Ils sortiront de ma vie, car je la garde et même, quand vient la nuit, si je peine a retenir mes larmes... C'est pas la haine, c'est peut-être Dieu qui me parle. Et moi je pleure, le volume au tapis. Je vis de rock, y'a du grunge sur mes nuits. Et je l'entends LUI, et encore je crie, moi j'aime le punk, les zarbis. Bien oui j'ai grandi avec Mozart, Paganini, les grands concerts les plus belles symphonies. J'étais une fille tranquille, romantique et classique. C'était facile, puis l'autre est née, d'un indécis chaos. Et avant d'en mourir et pour survivre je la tuerai. Enfin je l'ai trouvé ma vérité.

Inch Allah