jeudi 16 octobre 2008

La fièreté d'un peuple

Hier soir, c'était la première partie à dimicile du Canadien de Montréal. La 100e de leur histoire. Je me trouvais privilégée de voir ça. À la cérémonie d'ouverture, on nous a présenté l'anneau d'honneur, formé des plus grands noms qui ont forgé la glorieuse équipe que nous connaissons aujourd'hui. De Dickie Moore à Guy Lafleur, en passant par Jean Béliveau et Bob Gainey, j'ai revu comme un songe, tous les souvenirs collectifs qui ne m'appartiennent pas, mais que je partage quand même avec tous les partisans du Tricolore.

La mise au jeu protocolaire à été faite entre autre par Émile "Butch" Bouchard, homme vénérable qui nous parrait si chétif dans sa chaise roulante... Il s'est pourtant levé, quelques instants, le temps de laisser tomber la rondelle devant Saku Koivu et Zdeno Chara. C'est une image qui restera à jamais gravée dans ma mémoire. La foule était en délire, et des millions de Québécois dans leur salon regardaient au même instant, avec moi, avec nous tous, cette page d'histoire se tourner.

C'est le centenaire du Canadien. Cette équipe est de loin la plus prestigieuse de toute l'histoire du sport. Non seulement est-elle la plus titrée, mais elle représente beaucoup plus aux yeux des gens d'ici. Le hockey nous rassemble, nous unit. Quand on regarde une partie du Canadien, ou même seulement si on en parle, on a plus d'âge. Plus de sexe. Plus de classe sociale. Les barrières s'effondrent, la passion nous enivre, les débats sont ouverts. Qui ne connait pas Henri Richard, l'homme qui n'a pas assez de doigts pour porter toutes ses bagues de la Coupe Stanley? 11 Coupes Stanley. C'est incroyable. On en a jamais assez de hockey. Des tribunes téléphoniques, des séries télé, des films, des chansons... Notre culture est imprégnée de ce merveilleux sport. Depuis 100 ans, le chockey est un pont, qui nous permet de passer au travers de l`hiver parfois rude que nous connaissons. À l'automne, quand tout meurt, le hockey lui, il renaît. On retrouve les enfants qui jouent dans les ruelles, les hommes qui vont s'inscrire dans des ligues de garage, les groupes d'amis qui font leur pools. Les soirées animées ou a bière et les ailes de poulets sont a l'honneur sont de retour.

Rien de mieux pour rassembler ses amis et passer une belle soirée. Ou pour réunir la famille. Ou seulement quand on est seul. Quand plus rien ne va, quand je n'ai pas envie de voir ni de parler à personne, je ne demande as mieux que le Canadien soit à l'action. Je m'installe chez moi, et pendant 2 ou 3 heures, je ne pense plus à rien. Un jeu futile, peut-être. Mais trois fois par semaine, plus rien n'a d'impostance que ce bout de cahoutchouc. Que de contenir l'attaque adverse. Le monde va bien. Le cerveau ralenti, les neurones se reposent. Je suis fière de ma nation. Fière de mon sport. Fière de mes héros, qui ont traversé le temps. Et qui vont continuer à briller, dans 100 ans encore.

Hier, quand Joseph Kaiser a chanté l'hynme national Canadien, quand le foule la plus bruyante d'Amérique du nord s'est tue, j'ai fermé mes yeux un instant. Un moment de grâce où j'avais l'impression d'être la seule au monde à être aussi heureuse. Mais nous étions des millions.
Et ils n'étaient que 22. 22 hommes sur qui repose la fièreté d'un peuple.